La Concordia

Chers Amis,

En cette année j’ai décidé de vous parler un peu de moi. Oh ! je sais bien que cela ne se fait pas, mais voilà plusieurs années que vous m’aidez dans ma lourde tâche et je trouve bien naturel de vous expliquer un brin qui je fus et qui je suis devenue.

Les quelques personnes qui se sont penchées sur mon berceau en l’heureuse année 1920 m’ont baptisé d’un doux nom qui est la parfaite illustration de toutes les valeurs que les gens de ma région défendent : amitié, entraide et respect mutuel. CONCORDIA, union des cœurs et chaleur entre les gens. Voilà maintenant plus de 90 ans que je défends ces principes de vie qui me sont chers et que je m’évertue à les transmettre à la jeunesse qui, année après année, entre dans mon sein.

Certes, tout n’a pas toujours été facile ; ma vie, rythmée par les hauts et les bas, ressemble à celle de toutes les fanfares. J’ai dû m’accrocher pour ne pas finir prématurément vieille ; j’ai même à certains moments frôlé la mort. Si, si, frôlé la mort ! je n’exagère pas. Je me rappelle par exemple en 1992, il n’y avait plus que 22 personnes pour croire en ma vigueur. Je me souviens encore les entendre discuter pour savoir s’il ne fallait pas demander les derniers sacrements. Je ne sais pas exactement ce qui les a convaincues que j’étais “récupérable”, mais depuis qu’elles se sont occupées de moi, j’ai repris toute ma vitalité.

Aujourd’hui, grâce à la formation que vous avez rendue possible, ils sont près de quarante à venir s’asseoir sur mes genoux chaque semaine. Et c’est drôle, il y en a certains qui sont là depuis plus de 30 ans alors que d’autres ont à peine dix ans d’âge. Quel merveilleux assemblage ! digne des meilleurs nectars de la Noble-Contrée…

J’ai vécu de belles années au début de ce siècle. En 2012 pour l’Amicale de la Noble et Louable Contrée, j’ai eu la chance de pouvoir inviter toutes mes plus grandes copines pour deux jours inoubliables. Quand je pense que je vais pouvoir les inviter à nouveau en 2017.

Ohhhh et puis ce Festival ! Imaginez les 16 – 17 et 18 mai 2014. Un soleil resplendissant et un village décoré rien qu’en mon honneur. C’était le Festival des Musiques des districts de Sierre et Loèche. Quel succès ! j’en rougis encore lorsque je repense aux compliments de toutes mes amies des villages voisins. Chermignonards, Sierrois, Chalaisards… tout le monde y était, à ma fête.

En 2021, à l’occasion de mes 100 ans, j’ai eu la chance de me voir offrir un nouveau drapeau et d’officialiser mon appartenance aux villages de Miège et Veyras. Grâce à un élan dynamique des jeunes musiciens des deux villages, je suis fière d’accueillir mes musiciens au local.

Vite, vite ! à la répétition !